Jouer, jouer de… L’accordéon et la France
Le salon Musicora à Paris est « le rendez-vous de la musique et des musiciens ». Il y a de nombreux stands d’écoles de musique. On peut y écouter des concerts, dans tous les styles : classique, jazz… Et on peut y voir et entendre beaucoup d’instruments : des pianos, des violons, des guitares, des clavecins, etc. Et des accordéons.
Les guinguettes
Cet accordéoniste (joueur d’accordéon) joue le morceau « Ah le petit vin blanc ». C’est une chanson écrite en 1940. Elle devient célèbre à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et elle est très populaire dans les années 50. A notre époque, les Français aiment toujours la chanter dans les fêtes ou danser dessus.
Elle parle de la fête, du printemps… et de « Nogent ». Nogent, c’est la ville de Nogent-sur-Marne. Elle est à quelques kilomètres à l’Est de Paris :
Ah ! Le petit vin blanc Qu'on boit sous les tonnelles Quand les filles sont belles Du côté de Nogent…
A Nogent-sur-Marne vers 1900, il y avait des guinguettes. Ces guinguettes se trouvaient le long de la rivière « la Marne ». Une guinguette est un café, souvent dehors, où l’on danse. En 1900, elles étaient très populaires. Le dimanche, les Parisiens allaient dans ces guinguettes, à la campagne, pour danser. Aujourd’hui il existe encore une guinguette des bords de Marne : elle est à Joinville-le-Pont ; elle s’appelle Chez Gégène.
L’orchestre d’une guinguette a toujours un accordéon. C’est un orchestre musette. Il n’y a plus beaucoup de guinguettes mais il existe toujours des bals musette. Dans les bals musette, il y a un accordéon et d’autres instruments. Les orchestres jouent un répertoire musette : la valse musette, la java, le paso doble, le tango musette… Le public vient pour danser. Les jeunes générations ne connaissent peut-être pas le musette mais le musette fait partie de l’histoire culturelle française et peut-être d’une certaine nostalgie.
Accordéon et immigration
L’accordéon appartient à l’histoire de l’immigration : au XIXe siècle, l’accordéon est amené en France par les immigrés italiens. A Paris, à la même époque, les Auvergnats (habitants de la région Auvergne en France) mêlent l’accordéon italien à leur musique. Ainsi naît le musette.
En français, l’accordéon a comme surnom « le piano à bretelles », « le piano du pauvre »… Ces surnoms rappellent son origine modeste.
Les français et les Italiens ont perfectionné les techniques et la production de l’accordéon. Les Anglais, eux, ont inventé le concertina (le concertina a donné le bandonéon argentin). Il existe maintenant plusieurs sortes d’accordéons.
En France, l’accordéon est donc populaire dans les années 50 puis oublié par les jeunes. Mais dans les années 80, le jazz et le rock utilisent à nouveau l’accordéon : l’accordéoniste de jazz français Richard Galliano est une star internationale ; le groupe rock Les Négresses vertes écrit le morceau « La Valse » en 1988. « La Valse » est un classique de l’accordéon ; on l’entend dans les rues de Montmartre à Paris. L’accordéon a retrouvé sa place.
Jouer, jouer de, jouer à
Enfin dans la langue française, on joue de la musique, on joue d’un instrument :
On joue du piano. Il joue de l’accordéon, il ne joue pas de guitare, etc.
Mais on joue un morceau de musique :
L’accordéoniste joue « Ah le petit vin blanc », il ne joue pas « la Valse », etc.
Et pour finir, la musique, ce n’est pas un jeu car en français on joue à un jeu !
On joue au foot, on joue aux cartes)
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